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Lille : un rassemblement contre les profanations

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REPORTAGE • Environ un millier de personnes se sont rassemblées pour protester contre la profanation de 51 tombes juives dans le cimetière de Lille-Sud • «Il faut parfois savoir briser le silence», a dit le rabbin de la ville •
People gather 02 April 2007 for a silent demonstration in the Jewish cemetery in the northern French city of Lille where 50 gravestones have been desecrated in an overnight attack 31 March 2007. French police launched an investigation, as political leaders and religious representatives condemned the attack. President Chirac said he condemned \"this unspeakable and intolerable act\" and expressed his sympathy to the families affected. AFP PHOTO FRANCOIS LO PRESTI (Manifestation au cimetière de Lille-Sud AFP)
par Haydée SABEYRAN
publié le 2 avril 2007 à 7h00

Ce devait être un rassemblement silencieux pour protester contre la profanation de 51 tombes juives dans le cimetière de Lille-Sud, mais « il faut parfois savoir briser le silence»,  dit le rabbin de Lille Elie Dahan, qui précise que cette profanation a eu lieu «la veille de Pessah (la Pâque juive, ndlr), qui depuis des millénaires célèbre le jour de la liberté.

Environ un millier de personnes, de toutes confessions, partis ou associations,  des anonymes aussi se sont rassemblées. Les tombes sont là, les stèles abattues alignées, et puis les journalistes se pressent devant la tombe la plus abîmée, dont la stèle offre un trou béant, comme attaquée à la masse, et à laquelle les journalistes n'avaient pu accéder la veille alors que les enquêteurs travaillaient.

Le rabbin poursuit :  «Aux heures sombres du Moyen-Âge, la veille de Pessah était appréhendée par la communauté juive avec angoisse, car c'était le jour attitré pour les pogroms». il dit que ce soir, c'est Pessah, et que sur le plateau de fête, il y aura un verre de vin pour la joie, et des herbes amères pour se souvenir de l'amertume, pour soi mais aussi pour les autres, la misère dans le monde». (…)

Il ajoute que si, malgré les persécutions et la Shoah, les juifs sont toujours là, «c'est parce que nous croyons à la liberté pour lui et pour l'humanité tout entière». Quand il psalmodie d'une voix morne le Kaddish, la prière des morts, un homme ferme les yeux et murmure, une femme essuie s