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Libération

Sur le pavé pour les sans-papiers

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RESF et la FCPE appelaient à la mobilisation, samedi à Paris.
publié le 2 avril 2007 à 6h58

Eric essaye de se souvenir : «La dernière fois que j'ai défilé ? C'était en 1986, contre la loi Devaquet.» Vingt ans plus tard, ce photographe a surmonté sa «claustrophobie» et a battu de nouveau le pavé parisien. En ce samedi froid et pluvieux, ils sont ainsi plusieurs milliers de personnes, 10 000 selon les organisateurs, 2 700, chiffre de la préfecture, à manifester en faveur des sans-papiers.

Anéantissement. Interrogé sur la raison de sa présence, Eric cite pêle-mêle : «La peur de voir Sarkozy arriver au pouvoir, la faiblesse de la gauche, l'anéantissement général de la pensée.» Et puis il ajoute : «Je suis aussi fils d'instit.» Dans la foule qui remonte le boulevard de la Villette, c'est aussi l'école que l'on vient défendre. Une institution refuge, qui se retrouve en première ligne depuis les incidents survenus devant la maternelle de la rue Rampal (dans le XIXe arrondissement de Paris), il y a une dizaine de jours. Une femme médecin se déclare «révoltée» par l'arrestation de deux parents chinois devant l'établissement, la garde à vue et la mise en examen de sa directrice. «Surtout par rapport aux familles et aux enfants.» Un directeur d'école déclare vouloir retrouver la «sérénité» qu'il n'a plus depuis près de deux mois : «La police est présente tous les jours à Belleville.» «On est en train de perdre les fondamentaux de la République», s'écrie une élue verte du XIXe, Michèle Priser.

Chacun s'étonne d'être aussi