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Libération

Nominations «droite grand teint» à la haute magistrature

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Les trois noms proposés ont tout pour plaire à Chirac. Polémique sur ce remue-ménage préélectoral.
publié le 14 avril 2007 à 7h13

Valse de hauts magistrats en vue. Vendredi, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a proposé au président de la République et au garde des Sceaux ses candidats à trois postes prestigieux : première présidence de la Cour de cassation ; première présidence de la cour d'appel de Paris ; présidence du tribunal de grande instance de Paris. Les noms ont tout pour plaire à Jacques Chirac, qui doit prendre un décret de nomination dans la foulée : ce sont trois hommes de droite, grand teint. «Tout cela n'a rien de surprenant. Nous sommes dans une période politique très riche, et la magistrature fait partie du grand jeu», ricane un haut magistrat. En référence aux Etats-Unis, où toute la haute administration change avec le président de la République, il qualifie ce remue-ménage préélectoral de «spoil system par anticipation». En France, loin d'attendre le résultat des élections, on déplace et on recase avant.

«CSM rénové». «Ces projets de nominations, à des postes aussi stratégiques, marquent la nette progression de la fraction la plus conservatrice de la magistrature», remarque le Syndicat de la magistrature (SM, gauche). Certes, s'agissant de juges du siège, les propositions émanent du CSM, formé majoritairement de magistrats. «Le CSM, qui n'a jamais été un repère de trotskystes, se droitise comme l'air du temps», commente un connaisseur. Reste que la composante politique de cette autorité n'est pas négligeable : trois de ses membres sont no