Le 18 juin 2004, en fin de matinée, Jeanne-Marie Kegelin, 10 ans, a lancé à sa mère : « Je vais faire un tour ! ». Elle a enfourché son vélo et filé vers le stade de Rhinau (Bas-Rhin), où elle aimait ramasser les balles perdues par des joueurs de tennis. Ce jour-là, elle portait un bermuda bleu et un t-shirt gris.
Lundi après-midi, au quatrième jour du procès de Pierre Bodein, 59 ans, accusé de trois meurtres dont deux précédés de viol devant les assises du Bas-Rhin, un huissier sort ces vêtements des enveloppes marron qui protègent les scellés. Ils portent des traces de découpes. On les présente à la mère de Jeanne-Marie, qui les reconnaît, la voix serrée de sanglots. Le cadavre de sa fille a été retrouvé neuf jours après sa disparition, dans un ruisseau. Selon les médecins légistes, la victime a été violée, éviscérée, puis noyée.
A la barre, les membres de sa famille décrivent une fillette « enjouée », « farceuse », « franche », « directe », « une campagnarde un peu garçon manqué », « une petite chrétienne qui avait fait siennes toutes les valeurs de l'Evangile », « récitait son chapelet » et « chantait des cantiques ». Jeanne-Marie était la septième d'une famille de huit enfants.
« Elle était plus digne du ciel que de la terre », commente sa mère, Marie-Martine. La famille Kegelin est catholique, d'une foi ardente et traditionaliste. « Je n'en veux pas à Dieu de nous l'avoir ravie, lance ainsi à la cour la mère de Jeanne-Marie. Mais j'en ve
«Jeanne-Marie nous aide à porter la croix»
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par Thomas CALINON
publié le 16 avril 2007 à 7h00
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