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Libération

Moracchini, victime ou juge «d'obstruction» ?

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publié le 4 mai 2007 à 7h34

Lille envoyée spéciale

Pendant des années, Marie-Paule Moracchini a été l'une des juges d'instruction de Paris les plus controversés. Devant le tribunal correctionnel de Lille, durant deux jours, elle a défendu son bilan. Elle poursuivait en diffamation Anne Crenier, ancienne présidente du Syndicat de la magistrature (SM, gauche), qui avait critiqué, dans un entretien à la revue Golias, en juillet 2000, la partialité avec laquelle elle avait instruit deux affaires, Borrel et Lévy.

Depuis cet entretien, les dossiers ont suivi leur cours dans d'autres mains que celle de Marie-Paule Moracchini, dessaisie dans les deux cas. Albert Levy, le magistrat de Toulon qu'elle cherchait à confondre dans une histoire de violation du secret de l'instruction, a été relaxé en novembre. Dans son jugement, le tribunal s'interrogeait, lui aussi, «sur le fait de savoir si l'enquête a toujours été conduite avec toute l'impartialité nécessaire». Quant à l'affaire Borrel, les investigations menées par les juges qui ont succédé à Moracchini ­ dont la tentative de perquisition à l'Elysée mercredi ­ ont sérieusement ébranlé la thèse du suicide qu'elle voulait démontrer.

«Montage». Selon la veuve du juge Borrel, magistrate elle aussi, l'enquête menée par Moracchini se résume à un «habillage de la thèse officielle du suicide : procès verbaux erronés , examens médicaux orientés, conspiration générale du silence...». Et de citer le témoignage récent d'une personne qui a assisté à l'enter