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Libération

Mathilde, née aux Etats-Unis, «n'existe pas, ici»

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Un couple de Bordelais tente de clarifier le statut de leur fille.
publié le 10 mai 2007 à 7h41

Il y a dix ans, le médecin a annoncé à Brigitte L. (1) qu'elle ne pourrait pas porter d'enfants. «Elle a l'équivalent d'une tumeur au cerveau, cela aurait été trop dangereux», raconte Marc L., son époux. A l'époque, sa femme est secrétaire de direction en marketing, lui travaille dans une banque. Le couple ne veut absolument pas adopter. «On ne voulait pas d'un enfant à problème», dit Marc, assez crûment. Lui, qui a assisté à la décomposition de la famille de son cousin après l'adoption de plusieurs enfants, pense très vite à une mère porteuse. Il appelle la Ddass qui lui rétorque que c'est interdit en France.

Consigné. Il se renseigne et se retrouve, de fil en aiguille, en contact avec une clinique de Toronto qui se charge de trouver la donneuse et la mère porteuse. «Ce n'est pas la même personne : comme ça, celle qui porte, ce n'est pas son enfant. Sur le plan humain, c'est moins dangereux.» Ils signent un contrat où tout est consigné : le dédommagement pour la mère porteuse (18 000 dollars), le consentement de son mari, l'envoi mensuel des échographies... Ils choisissent une donneuse : «Elle expliquait qu'elle voulait faire le bonheur d'autrui. Elle est très religieuse», détaille Marc. La mère porteuse, elle, a quatre enfants. C'est la première fois qu'elle se porte volontaire pour une gestation pour autrui. Marc l'a rencontrée en mars 2001, quand la clinique de Toronto le convoque en urgence : il doit donner ses gamètes, pour que l'ovule soit f