Tolbiac à fleur de peau. L'amphi N s'est vidé en moins d'une minute, hier, silencieusement. Les étudiants réunis en AG sont sortis sur le parvis, prêts à en découdre. Cherchant des flics à l'extérieur. En haut des marches, deux policiers, embarrassés, s'excusaient déjà du dérangement. Des étudiants de l'UMP avaient appelé Police Secours. Mauvaise blague. De retour dans l'amphi, l'AG de Tolbiac, réunissant plusieurs centaines d'étudiants, a voté le principe d'un blocage de la fac, vers 15 heures. Un premier blocage anti-Sarkozy. «On ne conteste pas l'élection de Sarkozy, explique Jérémie, un membre du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) interpellé en début de semaine. De toute façon, il aime trop le pouvoir, ce gars-là : il y restera quoi qu'il arrive. C'est illusoire de penser qu'il y aura une majorité de gauche à l'Assemblée, on doit agir.» «C'est un truc global, lance Laura, une radicale. On est bien d'accord pour dire que la démocratie qui amène ce genre de catastrophe, on chie dessus !» Durant l'AG, anars de la CNT, trotskistes des JCR, socialistes, syndicalistes de la FSE, de l'Unef et de Sud- Etudiant ont finalement convergé vers une dénonciation des projets du futur président pour l'Université. Certains ont rétropédalé, appelé au calme, d'autres à la révolte.
Lundi, plusieurs dizaines d'étudiants parisiens, en majorité de Tolbiac, avaient été interpellés place de la Bastille, quelques heures après la casse de la manif de la rue de la Roquette, p