OEuvres disparues, fonds engloutis, succession contestée sur fond de haines familiales recuites et, pour finir, une fondation en perdition : relancée par l'arrestation de Charles Debbasch à Bruxelles, mercredi, la succession laissée par le créateur de «l'op-art» Victor Vasarely (1906-1997) apparaît comme un remugle exemplaire de toutes les crasses qui ont empoisonné tant de successions et de fondations d'artistes en France.
Brillant professeur de droit devenu à 36 ans président de la faculté d'Aix-en-Provence, figure de la «droite musclée» à l'université, grenouillant dans les allées de la Giscardie, Charles Debbasch avait gagné la confiance d'un artiste septuagénaire alors au faîte de sa gloire. Victor Vasarely, auquel on doit le logo de Renault, fut un créateur prolifique de géométries peintes en à-plats d'acrylique, très liées aux mouvements des années 60.
En 1981, Vasarely confia à Debbasch la présidence de sa fondation, que ce dernier se mettra à «piller» jusqu'en 1993, selon les termes de la justice. Il y a deux ans, en son absence, le professeur déchu a en effet été condamné pour détournements d'oeuvres à deux ans de prison, dont un an avec sursis, par la cour d'appel d'Aix, qui avait aussi lancé un mandat d'arrêt à son encontre. Protestant de son innocence, son petit yorkshire sous le bras, l'intéressé avait pris la fuite dans sa luxueuse villa de Lomé. Il a été rattrapé à l'aéroport de Bruxelles, arrestation révélée vendredi par Libération. Il a é