Mohamed Bentebra, citoyen français d'origine marocaine, habite Asnières depuis trente-trois ans. Fonctionnaire territorial, animateur en charge des jeunes des quartiers, il avait eu l'outrecuidance, au printemps 2004, de se présenter aux élections cantonales.
Son score honorable (5 %) avait alors tinté aux oreilles de Manuel Aeschlimann, député-maire (UMP) d'Asnières, qui l'embauche illico comme chargé de mission au sein de son propre cabinet municipal, en vue de séduire l'électorat d'origine maghrébine.
Procédure disciplinaire. Tout baigne jusqu'en septembre 2006, quand le maire divorce de son directeur de cabinet et homme à tout faire, Francis Pourbagher. Ces deux amis de dix ans sont depuis en guerre ouverte, adversaires lors des prochaines élections législatives. Mohamed Bentebra, proche du second, devient la cible du député-maire.
En janvier 2007, la municipalité d'Asnières lance une procédure disciplinaire contre lui. Entre autres griefs : «Manquements à l'obligation de réserve, à l'obligation de neutralité politique, à l'obligation d'obéissance hiérarchique.»
L'accusation ne manque pas de sel, s'agissant d'un Beur monté en grade dans le but de traduire son militantisme en bulletins de vote officiellement pour «maintenir un lien entre la mairie et les jeunes issus de l'immigration». D'autant que sa mise en accusation est signée du directeur général des services, Bernard Loth, ancien militant FO qui ne fait pas mystère de ses propres ambitions politiques..