«Je suis un type de soixante-trois berges, veilleur de nuit, pour un salaire de misère de 1 180 euros par mois après avoir servi la France. J'ai renseigné les douanes pendant plus de six ans, j'ai été payé par Bercy, par le ministère des Finances, mais pas déclaré. Personne ne le nie, je n'étais pas un fictif. En plus, j'ai fait onze ans de prison pour un accident de travail en quelque sorte. Je réclame une étude de ma situation avec bon sens et humanisme.» Marc Fiévet, nom de code NS55, le plus grand aviseur des douanes françaisesde 1988 à 1994, vient d'achever un tour de France à bord d'un camping-car acheté à crédit pour demander sa réhabilitation et sa retraite.
Aventurier. Entre le 19 et le 25 mai, l'informateur, qui se sent victime d'une trahison de son propre camp, a garé tous les soirs son véhicule de propagande avec affiches et livres (1) devant une direction régionale des douanes. Au petit matin, l'aviseur déchu a affranchi les fonctionnaires sur son cas et attendu le chef. A Nice, le 22 mai, c'est le receveur des douanes Gérard Estavoyer, ex-adjoint du patron de la Direction nationale du renseignement et enquêtes douanières (DNRED) du temps où NS55 officiait, qui l'a «écouté et escorté partout». Le procureur de Nice, Eric de Montgolfier, l'a également reçu et entendu. A Lyon, le 21 mai, il a campé non loin de la place Bellecour où, dix-sept ans auparavant, une belle prise de haschich était due à un renseignement de poids, venu d'Espagne, d'un certain