Menu
Libération

«Un collège Abdelmalek Sayad, pour le symbole»

Article réservé aux abonnés
M'hamed Kaki, président de l’association Les Oranges, demande qu'un nouveau collège à Nanterre porte le nom d'Abdelmalek Sayad, un sociologue français issu de l'immigration. Entretien.
par Feiza Belhadi
publié le 30 mai 2007 à 7h00

Président de l'association Les Oranges, M'hamed Kaki plaide depuis deux ans pour qu'un nouveau collège de Nanterre porte le nom du sociologue Abdelmalek Sayad. Le conseil général des Hauts-de-Seine s'y oppose. Entretien.

Qu’est-ce qui vous a poussé à avoir une telle initiative? Comment l’idée vous est-elle venue?

C'est avant tout un travail de mémoire, et je mets l'accent sur le fait ce que ce soit un «désir» de mémoire et non un devoir de mémoire que nous avons depuis les années 80, depuis la «Marche pour l'égalité des droits» de 1983. Pour nous, c'est important qu'il y ait ce travail de mémoire qui consiste à mettre en lumière ce qu'ont fait nos parents pour la reconstruction de la France. On s'apercoit que, petit à petit, il n'y a plus de traces, de nos jours, de ce travail. On a redoublé nos efforts sur ce travail de mémoire. On a surtout vu que dans l'espace public, aucune structure ne portait le nom d'un savant, d'une personnalité issue de l'immigration coloniale. Ce projet a été mis en place à la suite d'un colloque sur la mémoire algérienne, le 29 novembre 2003, en hommage justement à Abdelmalek Sayad.

Pourquoi avoir choisi Abdelmalek Sayad?

Nanterre est une ville historique. Le PPA (Parti du peuple algérien) a été créé à Nanterre, dans l'actuelle préfecture des Hauts-de-Seine. Il y a donc une sorte de tradition de lutte politique algérienne dans cette ville. Aujourd'hui on parle de «France pour tous», «République pour