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Libération
Interview

«Les patients devront attendre avant d'aller se faire soigner»

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publié le 31 mai 2007 à 8h02

Bruno Palier est chargé de recherche au Cevipof (Centre de recherches politiques de l'Institut d'études politiques de Paris). Docteur en sciences politiques, il est notamment l'auteur de la Réforme des systèmes de santé, aux éditions PUF.

Le trou de la Sécu, qui revient juste après l'élection... Est-ce une simple coïncidence ?

J'avais été étonné, ces dernières semaines, par les affirmations selon lesquelles tout allait bien, que le plan de Philippe Douste-Blazy de 2004 sur la réforme de l'assurance maladie avait tout réglé. On nous annonçait, certes, un léger déficit (lire ci-dessous). Mais on nous répétait que l'on était dans une dynamique d'équilibre. C'était avant l'élection. Et maintenant, donc, changement de discours. Le déficit était... sous-estimé, et il faut accroître son calcul de deux milliards d'euros. Soit dit en passant, j'étais aussi surpris que les médias reprennent, les yeux fermés, le discours officiel en le légitimant complètement.

Mais comment expliquer ce déficit ?

Quand on regarde les structures de dépenses, en particulier les postes qui ont connu la plus forte hausse, on note qu'elles sont liées à des pratiques médicales et à des actes de prescriptions. Cela touche plutôt la médecine de ville que la médecine hospitalière. Tout cela n'est guère surprenant : la logique de notre système de santé est la liberté du patient et du médecin. Tant que l'on souhaite que cette valeur de liberté soit la pierre angulaire de notre système, il ne faut pas s'é