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Libération

Marée de plaidoiries au tribunal

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Une trentaine d'avocats prennent actuellement la parole pour une centaine de parties civiles.
publié le 31 mai 2007 à 8h02

D epuis deux semaines le temps des victimes de l'Erika est arrivé, au tribunal correctionnel de Paris. Communes, régions, départements, mais également associations professionnelles ou environnementales, qui ont en commun d'avoir subi la marée noire provoquée par le naufrage du pétrolier en décembre 1999. Elles sont au total une petite centaine de parties civiles, et une trentaine d'avocats ont plaidé en leur nom. Des plaidoiries assez dissemblables, très documentées ou très loufoques. On apprenait ainsi qu'à la suite de mutations génétiques, les plongeurs découvrent des moules «gigantesques, voire gargantuesques» sur les épaves de pétroliers.

Contradictions. Mais l'important, pour la plupart, dans ce procès ­ le premier du genre en France ­ concerne la reconnaissance des responsabilités pénales et celle du préjudice écologique, auquel s'ajoute un préjudice moral et financier. Pour la Vendée, Alexandre Varaut a ouvert le jeu, résumant, limpide, trois mois de débats parfois abscons. Rappelant la découverte d'un monde où «l'ordinaire est que tout soit extraordinaire, où les bateaux les plus anciens (l'Erika allait avoir 25 ans) transportent les produits les plus dangereux (du fuel numéro 2 particulièrement visqueux), où l'armateur, l'un des quinze prévenus, mégotait sur le paiement des marins et les réparations», il n'a pas épargné Total, propriétaire de la cargaison de l'Erika.

Pour lui, pas de doute, la responsabilité de Total est engagée. Les