Muet, comme le veut ce rituel judiciaire, le président de la République a assisté hier à l'installation dans ses fonctions du nouveau premier président de la Cour de cassation, Vincent Lamanda. Devant les présidents des assemblées et la ministre de la Justice. Le désormais premier magistrat du pays a vivement remercié Nicolas Sarkozy de sa présence : «En ces heures où tant d'êtres tournent leurs attentes vers la nouvelle destinée du pays, c'est beaucoup de voir un chef de l'Etat, prompt à l'action de chaque jour et portant vive sa charge d'hommes à toutes les brèches de la communauté, marquer d'emblée sa considération à l'autorité judiciaire dont il est garant de l'indépendance.»
Rappels discrets. Au cours de cette cérémonie républicaine, ce rôle de garant de l'indépendance de la justice aura été rappelé à plusieurs reprises à Nicolas Sarkozy, lui qui en a fait si peu de cas lors de ses passages au ministère de l'Intérieur. Des rappels discrets et déférents. Sauront-ils rassurer la troupe inquiète des magistrats ? Le rugueux Guy Canivet, le prédécesseur de Vincent Lamanda, représentait l'ultime recours face aux dérapages constants d'un Nicolas Sarkozy contestant les décisions de justice et critiquant nommément des juges «laxistes».
En septembre dernier, Guy Canivet avait demandé audience... au président de la République, pour dénoncer la gravité de ces attaques. Depuis, il a été nommé au Conseil constitutionnel.
Hier, s'adressant à ses «chers collègues», V