Me Didier Seban et sa collaboratrice Corinne Herrmann, défenseurs de victimes de tueurs en série, se félicitent que Michel Fourniret et son épouse, Monique Olivier, soient renvoyés devant la cour d'assises de Charleville-Mézières (Ardennes) pour sept meurtres et trois agressions sexuelles commis entre 1987 et 2001 (Libération d'hier). Mais ils déplorent qu'ils ne le soient pas pour d'autres homicides imputés au couple.
Comment analysez-vous la gestion des affaires Fourniret par la justice française ?
La première chose positive, c'est que dix dossiers ont été rassemblés très vite entre les mains de deux juges d'instruction de Charleville-Mézières. La deuxième, c'est la coopération des Belges, qui ont extradé Fourniret, ont lâché leurs éléments et renvoyé en France leurs procédures, même celle du meurtre de la petite Elisabeth Brichet à Namur en 1989, qui était une affaire à retentissement national. Il y a néanmoins un vrai dysfonctionnement de la justice sur le cas de Joanna Parrish, que nous défendons. Fourniret ne sera pas jugé en 2008 pour le meurtre de cette assistante d'anglais de 20 ans tuée dans l'Yonne en 1990. Pourtant, en février 2005, le procureur Nachbar, de Charleville, nous appelle pour nous demander d'avertir la famille Parrish que Monique Olivier a avoué le meurtre de Joanna Parrish, et qu'il organise une conférence de presse pour le révéler, créant un fol espoir pour la famille. Il a fait transférer le dossier Parrish depuis Auxerre, où des juges motivés