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Libération

L’auberge du fils

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Cet été à Anshi, Shuai Nengwen ouvre un gîte rural. L’aîné du secrétaire de la section locale du parti communiste prend le train du nouveau socialisme de campagne. Il espère gagner deux fois plus qu’avant.
par Guillaume Guichard avec Chen Mengshu
publié le 1er juin 2007 à 7h00

Shuai Nengwen, quarantaine bedonnante et visage replet, offre le thé sur sa terrasse jonchée de planches et d'outils avec l'assurance de celui qui a réussi. Le fils aîné du secrétaire du Parti communiste du village d'Anshi, voit l'avenir en rose. Bientôt auberge, sa maison, située au pied des petites montagnes et à dix mètres du lac de retenue, bénéficie du meilleur emplacement possible pour accueillir les touristes qui viendront pêcher ou se baigner. Shuai Nengwen n'en doute pas une seconde.

Pour l'instant, la maison du fermier est en travaux, mais tout devrait être prêt dès juillet. Trois chambres d'hôtes sont en train d'être aménagées à l'étage. Le rez-de-chaussée, où les ouvriers tapent le carton aux heures chaudes, abritera la future salle de restaurant. Le fils de la maison, en service militaire à Pékin, cuisinera. Nengwen et sa femme s'occuperont du reste.

Shuai Nengwen, qui n'est jamais parti travailler à la ville, a investi 20000 yuans dans ces transformations. Il a vendu ses 72 cochons et ses 1000 canards et a épargné durant deux ans sur les 20000 yuans qu'il avoue gagner par an. Et plus d'un tiers de ses travaux lui sera remboursé sous forme de subventions. Car An Shi, village modèle du « nouveau socialisme de campagne », figure sur la liste des sites touristiques à développer qui bénéficient de subsides publics.

Traversé d'est en ouest par une route à quatre voies, le village se trouve à mi-chemin entre Yibin et la mer de bambou de