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Fort de ses 18 temples et neuf palais de l’époque Ming, mais aussi de son rôle lors de la guerre conte le Japon, le bourg de Lizhuang s’engage, depuis 2001, dans une reconversion touristique piloté par le gouvernement.
par Jean-Michel Hennebert, avec Sun Li
publié le 1er juin 2007 à 7h00

9h30, dimanche matin. Chaussures vernies, lunettes de soleil et ombrelles colorées descendent lentement les marches d'un car aux couleurs de l'agence de voyage Ark Travel Service. Dociles aux instructions du mégaphone, une trentaine de touristes se regroupent sur le parking de Lizhuang, autour du drapeau du guide officiel. Le week-end, ils arrivent de Yibin, Nanxi ou de la lointaine Chengdu, la plupart amenés par leurs comités d'entreprise. En semaine, les cars sont remplis de retraités, et parfois d'étrangers comme ce groupe de Français venu faire le tour du Sichuan, qui s'éparpillent peu à peu dans les rues historiques. Crépitements de flashs d'appareil photo et commentaires étonnés animent ainsi, tout au long de la semaine, les ruelles étroites du centre historique du « plus ancien village sur le fleuve Yangzi ».

Décidé et accompagné par le gouvernement de la province du Sichuan, l'afflux des touristes à Lizhuang repose d'abord sur une politique volontariste de Pékin, relayée par la cascade des autorités locales : partager les fruits de la croissance avec les niveaux les plus bas. Lizhuang, vieux bourg rural et industriel, a reçu pour mission de basculer progressivement vers une économie de services. « C'est en 2001 qu'il a été décidé de mettre en valeur notre patrimoine, souligne Qian Feng, le maire de Lizhuang. Les premiers touristes sont arrivés à partir de 2003, mais le décollage s'est fait à partir de 2005, grâce à une subvention publique de 60 millions de