Orléans correspondance
France Moulin a-t-elle ou non révélé une information à une personne susceptible d'être mise en examen dans le cadre d'une affaire de blanchiment d'argent issu d'un trafic de stupéfiants(lire ci-dessous) ? Le tribunal correctionnel d'Orléans, présidé par Benoît Laurent, examinait vendredi après-midi cette question. Cette affaire avait défrayé la chronique et provoqué la colère des milieux judiciaires, lorsque l'avocate avait été placée en détention provisoire pendant vingt-trois jours au printemps 2005. France Moulin était en effet la première cible d'une nouvelle infraction créée par la loi Perben 2.
Lorsque le président appelle France Moulin, c'est une femme mince, élégante, émue et visiblement fatiguée qui s'avance à la barre. Elle décline son identité : «Je suis avocate, née en 1962, célibataire.» Elle exerce à Toulouse, dans le cabinet de Michel Dublanche, son confrère également poursuivi. Il écoute avec attention, prenant en note chacune de ses interventions.
Soucis fiscaux. Benoît Laurent rappelle les termes de l'ordonnance de renvoi et ouvre l'interrogatoire. France Moulin rappelle les liens qui l'unissent à Catherine Molinier, l'une des prévenus, «une amie de longue date» selon la formule de France Moulin, par laquelle l'affaire a démarré. Cette amitié pousse Catherine Molinier à venir trouver l'avocate lorsque son compagnon, Georges Danicourt, numismate de profession voit se profiler quelques soucis fiscaux à la suite de la vente d