La dernière rentrée scolaire à peine faite que la grogne avait monté, le plus souvent chez des élus de communes rurales : pas question de subventionner la scolarisation des enfants inscrits dans une école privée d’une autre commune, alors qu’il existe une école publique sur place. Hier, le Conseil d’Etat a annulé la circulaire, elle-même issue d’une loi sur la décentralisation du 13 août 2004, qui imposait cette obligation.
Des dizaines de conseils municipaux, de gauche et de droite, avaient voté des délibérations demandant la disparition de ce texte qu'ils estimaient contraire au fondement de l'école publique, laïque et gratuite. Cinq associations et syndicats s'étaient regroupés au sein d'un Comité national d'action laïque (Cnal) pour saisir le juge administratif et obtenir l'abrogation de ce texte. Y figurait l'Unsa-Education, qui hier s'est félicitée de cette décision, fondée sur le fait que «les directeurs de cabinet de l'Education nationale et de l'Intérieur n'avaient pas la compétence de la signer».
Les opposants redoutaient l'exode des enfants de petites communes vers des villes plus grandes, avec le risque de fermetures de classe. Le Cnal avait calculé que 500 millions d'euros allaient ainsi finir dans les caisses de l'enseignement privé, alors même que les dépenses des collectivités territoriales ne cessent de progresser. La décision ne devrait pas faire plaisir à l'enseignement catholique qui gère 95 % de l'enseignement privé sous contrat et qui se voit p