Non, Jean-Charles Corbet ne regrette toujours rien. Hier matin, la 12e chambre du tribunal correctionnel de Paris a poursuivi l'audition de l'ex-PDG d'Air Lib, qui reste définitivement campé sur ses positions (Libération d'hier). Costume gris et chemise rayée, il se tient à la barre avec une main dans le dos, en raison de douleurs qui le travaillent. Une gêne qui ne l'empêche pas de jouer à l'homme qui, décidément, ne comprend pas ce qu'on lui reproche.
Contradictoire. Le président du tribunal, Philippe Pauthe, commence par interroger le prévenu sur une convention de management établie entre Air Lib et sa filiale Holco. Intrigué, il s'interroge sur la nécessité réelle de favoriser Holco, alors qu'il manque 400 millions de francs à Air Lib. Corbet tente de se défendre péniblement : «Il fallait un changement de structure», avant d'ajouter avec certitude qu'Holco «a remonté sa trésorerie». A l'entendre, Holco aurait simplement «fait son travail». Ne craignant pas d'être contradictoire, il précise au fil de l'audience que «dès la reprise [d'Air Lib, ndlr], tout le monde avait conscience des difficultés». Il fut même un temps où il s'est dit : «La sagesse serait que l'on s'arrête.» Une prise de conscience qu'il admet volontiers, mais qui ne l'a pas empêché de faire couler allègrement Air Lib.
Autre point chaud de la matinée : la cession des titres d'une de ses filiales à Imca, la société hollandaise qui devait racheter Air Lib avant