Une opération de désamiantage qui s'éternise avec, dix ans après son coup d'envoi, seulement 60 % des bâtiments traités. Et toujours personne capable de donner une date certaine de fin des travaux. Depuis quelques mois, la fac de Jussieu doit faire face à une crise de plus. Elle s'est cristallisée autour de la nomination de Martine de Nadillac, la nouvelle directrice de l'Etablissement public du campus Jussieu (EPCJ) chargé de piloter le désamiantage et la rénovation du campus. Les remous suscités depuis son arrivée, au début de l'année, ont convaincu une dizaine de collaborateurs, sur la quarantaine que compte l'EPCJ, de partir ces deux derniers mois. Parmi eux, plusieurs cadres occupant des postes clés : la responsable de la cellule désamiantage, le chef du service juridique, une personne chargée de la rénovation.
Propulsée. «L'Etablissement public [est] au bord du naufrage», juge Michel Parigot, le président du Comité antiamiante de Jussieu. Ce mathématicien, qui avait engagé au début des années 1990 une lutte musclée pour faire reconnaître l'ampleur des dangers de l'amiante pour les personnels de la fac (1), a demandé la semaine dernière à la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, le limogeage pur et simple de Martine de Nadaillac, nommée en Conseil des ministres à la tête de l'EPCJ, le 3 janvier. A Jussieu, certains évoquent sans détour une «nomination de complaisance». «Notre hiérarchie s'est fait tordre le bras par la tutelle pour la