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Libération

La veuve Borrel appelle Sarkozy à la rupture judiciaire

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publié le 14 juin 2007 à 8h18

«Monsieur le président de la République...» Il est 10 heures, hier matin, et Elisabeth Borrel, la veuve du magistrat assassiné à Djibouti en 1995, commence la lecture de la missive qu'elle vient d'envoyer à Nicolas Sarkozy, devant la foule de journalistes invités dans les bureaux de Me Olivier Morice, son avocat parisien. Dans la soirée, l'Elysée répondait qu'elle serait reçue, pas forcément par le président lui-même qui a néanmoins «salué son courage» et assuré qu'il «veillera à ce que la justice passe en toute indépendance».

Depuis quelques jours, la presse égrène des morceaux choisis de documents collectés lors de perquisitions à la chancellerie et au Quai d'Orsay (Libération du 12 juin) par les deux juges chargées de répondre à une question : les autorités françaises ont-elles tenté d'étouffer cette affaire qui envenime les relations entre Paris et Djibouti depuis des années ? Les deux magistrates auraient aimé effectuer le même genre de descente à la «cellule Afrique» de l'Elysée, le 2 mai dernier, mais elles furent «cantonnées dans un local poubelle», selon leur procès verbal.

Entraves à l'enquête. Cependant, Elisabeth Borrel et ses conseils considèrent que les prises effectuées dans les deux ministères sont suffisamment riches pour interpeller le président de la République et lui demander que cessent les entraves à l'enquête. Il se confirme que les «services de l'Etat, à leur plus haut niveau» ont tout fait pour accéder aux dem