On ne reconnaît plus Mami. Musiciens, producteurs de raï, journalistes spécialisés : tous ceux qui ont côtoyé le «petit prince du raï», à ses débuts comme au faîte de sa gloire, se retrouvent aujourd'hui interdits face à sa chute. Depuis des semaines, ils serinent la même stupeur : «On ne comprend pas. Il a pété les plombs.» Après le choc de son incarcération en octobre 2006 pour avoir organisé l'avortement forcé de son ex-compagne, une photographe de 43 ans, certains pensaient avoir retrouvé un peu du Mami des origines lors de sa libération conditionnelle au mois de février. Souriant, presque serein, il avait alors organisé une rencontre avec quelques journalistes dans les bureaux de l'un de ses avocats, Khaled Lasbeur. Il annonçait un retour rapide à la chanson. «Il avait dit alors toute la confiance qu'il avait dans la justice française», se lamente aujourd'hui Me Lasbeur.
Mais au lieu du «concert à la Cigale» annoncé, c'est sa fuite illégale vers l'Algérie que le chanteur a organisée. Ayant ainsi failli aux obligations de son contrôle judiciaire, le chanteur s'est retrouvé sous le coup d'un mandat d'arrêt international. Une mesure à laquelle il a répliqué par la surenchère.
Contradictions. Dans une interview surréaliste au Quotidien d'Oran (Libération du 7 juin), il aligne les déclarations contre les médias et la justice française («je n'ai plus confiance en la justice française»), attribuant la responsabilité de la tentativ