En bon élève, Jean-Charles Corbet prend des notes durant les trois heures de réquisitoire de la procureure. Il semble calme, voire impassible, et retranscrit scrupuleusement les dires de Marie-Aimée Gaspari. Mais l'annonce des peines requises est venue troubler cette apparente quiétude. L'ancien PDG d'Air Lib risquait cinq ans de prison, le parquet en a requis quatre, dont deux avec sursis, assorti d'une amende de 300 000 euros. Il a été également demandé une confiscation des sommes détournées, soit 14,146 millions d'euros, et l'interdiction de diriger une entreprise pendant cinq ans.
Souvent sèche, parfois ironique, la procureure n'a pas haussé le ton. Elle retrace l'affaire paisiblement depuis la reprise d'Air Lib en 2001, lorsque Corbet était «l'homme providentiel que tout le monde attendait», arrivé alors que «la situation économique était délabrée avec un enjeu social important». L'homme qui tombait à pic a eu rapidement de sérieux problèmes de gestion d'argent, comme le rappelle la procureure. La stratégie de Corbet aurait été, rappelle la magistrate, de conduire une politique de gestion où il aurait été «plus cigale que fourmi». Mais le parquet insiste longuement sur le «souci permanent de préservation de ses intérêts personnels».
Lors de son audition, Corbet avait pourtant joué à l'innocent, à celui qu'on a manipulé. Une défense qui n'a pas convaincu la procureure. Avec une pointe de sarcasme dans la voix, elle rappelle le petit bijou offert