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Libération

Borrel : Sarkozy fait plier le Quai d'Orsay

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L'intervention de l'Elysée avait déjà conduit le parquet de Paris à reconnaître l'assassinat.
publié le 21 juin 2007 à 8h26

L'entretien accordé à Elisabeth Borrel, mardi, par le président de la République, dans son bureau à l'Elysée, déclenche une cascade d'effets secondaires. La veuve de Bernard Borrel s'évertuait depuis douze ans à faire reconnaître l'assassinat de son mari, magistrat français mort en coopération à Djibouti en 1995. Les services de l'Etat, relayés par de nombreux organes de presse, lui opposaient le suicide, thèse à laquelle s'accroche désespérément le gouvernement de Djibouti.

L'appui apporté par Nicolas Sarkozy ­ qui a ostensiblement raccompagné Elisabeth Borrel jusqu'à la porte de l'Elysée ­ a eu deux effets immédiats. Après la confirmation, mardi soir, de l'origine criminelle de la mort du juge Borrel par le parquet de Paris, c'est, hier, la déclaration inédite du Quai d'Orsay. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi, a fait valoir que «Djibouti est un partenaire important de la France, avec lequel nous entretenons des relations étroites dans tous les domaines [...] Nous souhaitons poursuivre ces relations dans un climat de confiance, de coopération et d'amitié». Mais il a ajouté: «Nous souhaitons que toute la lumière soit faite sur cette affaire.»

L'ancien porte-parole, Hervé Ladsous, lui, avait promis de faire passer une copie du dossier judiciaire aux autorités de Djibouti précisément visées par l'enquête. Ce qui a valu à ce diplomate une plainte en octobre 2006 pour «pression sur la justice», l'ouverture d'une inform