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Libération

Procès Bodein: une juge sur le gril

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Retour sur une instruction dans l'univers marginal des vanniers.
publié le 23 juin 2007 à 8h28

Strasbourg, correspondance

Hélène Blondeau-Patissier est juge d'instruction à Strasbourg. Tenue sombre, chignon et lunettes strictes, la magistrate de 31 ans est venue vendredi ­ à la demande de la défense ­ déposer devant la cour d'assises des mineurs du Bas-Rhin. La cour juge Pierre Bodein et 16 coaccusés issus des familles Remetter et Fuhrmann pour les trois meurtres, dont deux précédés de viols, de Jeanne-Marie Kegelin, Hedwige Vallée et Julie Scharsch, en juin 2003. Pendant plus de trois heures, elle a raconté les investigations, les questionnements, les doutes également, qui ont émaillé cette complexe instruction dont elle a été dessaisie en septembre 2006, au profit de Lydia Pflug, la seconde juge d'instruction codésignée. Un témoignage salué par l'avocat des parents de Julie Scharsch, Me Thierry Moser, qui parle d'un magistrat «scrupuleux et honnête».

Vanniers. Cette audition était très attendue par la défense, qui estime qu'Hélène Blondeau-Patissier a pu être dessaisie «parce qu'elle risquait de conclure à un non-lieu pour les Remetter-Fuhrmann». Dans la salle, Nicolas Paco, le président de la chambre de l'instruction à la cour d'appel de Colmar ­ celui qui a validé le renvoi aux assises ­, griffonne sur un carnet, imité par la greffière de la seconde juge d'instruction, qui sera entendue le 29 juin.

Quand s'achève la garde à vue des six premiers suspects dans l'affaire Jeanne-Marie, Hélène Blondeau-Patissier les entend. Certains sont accusés d'avoir act