Londres
envoyée spéciale
Il garde avec lui un sac plastique dans lequel il trimballe une bouteille d'eau qu'il remplit avant de partir, un sandwich préparé à la maison et quelques feuilles de cours. Une manie d'étudiant, habitué à se serrer la ceinture et à compter chaque livre sterling. Stephen Bate doit passer son dernier examen de droit, cette semaine, à Londres. Il sera diplômé en juillet, après cinq années d'études. Un premier poste l'attend déjà pour septembre. Il a 27 ans. et 20 000 livres (près de 30 000 euros) à rembourser. Avant même d'entamer sa vie professionnelle, il est déjà endetté jusqu'au cou.
Depuis la rentrée 2006, les frais d'inscription ont été modifiés en Grande-Bretagne, par une réforme du gouvernement Blair votée (à un cheveu) en 2004. Les «top up fees» (pour le premier cycle) peuvent dorénavant s'élever à 3 000 livres par an (près de 4 500 euros), remboursables après les études. Une manière de remplumer les 169 universités et instituts d'enseignements supérieurs qui accueillent deux fois plus d'étudiants qu'il y a trente ans et devraient retirer un bénéfice de 1,5 milliard d'euros.
«Barrière». Cette réforme a fait bondir le syndicat national des étudiants. «Cela va augmenter les inégalités», martèle le syndicat étudiant depuis trois ans. Notamment car les dettes, dissuasives, affectent aussi les choix de cursus et, donc, de carrière. La semaine dernière, l'Ecosse a d'ailleurs décrété que les droits d'inscription seraien