Menu
Libération

Le surplace du baccalauréat face aux disparités sociales

Article réservé aux abonnés
Les enfants de cadres en scientifique, ceux des ouvriers en bac pro... Une étude montre les limites des politiques volontaristes pour plus d'égalité.
publié le 3 juillet 2007 à 8h38

Tout se passe comme si désormais les inégalités étaient figées. Au baccalauréat 2007 comme les précédents, les enfants de cadres sont surreprésentés dans la filière S, la plus prestigieuse. Et les enfants d’ouvriers se retrouvent plutôt dans la série Pro, dont les débouchés sont beaucoup plus modestes. Une récente étude officielle?(1) montre à quel point les choses ont du mal à changer, et pointe implicitement l’inefficacité des politiques volontaristes pour parvenir à davantage d’égalité.

Les disparités ne font que s’amplifier au cours de la scolarité, écrit l’auteure. En 2002, 12 % des élèves de sixième ont des parents cadres, alors qu’ils sont 29 % en terminale scientifique et 42 % en première année de classe préparatoire. «Dans quelle mesure peut-on parler d’une démocratisation de l’accès au baccalauréat et à l’enseignement supérieur ?», s’interroge Olivia Sautory.

Etudiant la période 1997 à 2004, elle tire un bilan sévère. «On observe un mouvement de spécialisation sociale croissante des séries», écrit-elle. La filière reine, S, censée ouvrir toutes les portes, en est l’exemple caricatural : en 2004, 43 % des enfants de cadres ont décroché un bac scientifique et plus de 46 % des enfants d’enseignants. Les professions libérales sont encore mieux placées : près de 50 % de leurs enfants ont eu le bac S, la même année. En face, les bacheliers, dont les parents sont des ouvriers, sont bien plus nombreux dans les séries professionnelles et technologiques. En 2004, 26 % ont eu u