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Libération

Récidive : «la dissuasion de cette loi relève du fantasme»

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Les adversaires du texte présenté par Rachida Dati se mobilisent.
publié le 3 juillet 2007 à 8h39

Adeux jours de l'examen par le Sénat du projet de loi sur la récidive, plusieurs acteurs du monde judiciaire sont à nouveau montés au créneau hier. Lors d'une conférence de presse, à Paris, Sophie Desbruyères, secrétaire générale du Syndicat national de l'ensemble des personnels de l'administration pénitentiaire (Snepap), a ironisé sur un gouvernement pris en flagrant délit de «récidive politique». Allusion à la cacophonie qu'avait provoqué le projet des «peines-plancher» au sein de l'UMP en décembre 2006. Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin affichaient alors de telles divergences sur le sujet que le texte avait été enterré par le ministre de la Justice de l'époquePascal Clément. Le voilà donc remis sur la table (lire aussi page 4).

Contestable. Pour les intervenants réunis hier, l'architecture du texte est disproportionnée, mais surtout inefficace. Selon l'universitaire Pierre Tournier, directeur de recherches au CNRS et spécialiste de la récidive, la «vertu dissuasive» de ce texte, selon la formule de la garde des Sceaux Rachida Dati, est très largement contestable. «Il n'y a en effet pas de corrélation nette entre le montant de la peine prononcée et le taux de probabilité de récidive, remarque Pierre Tournier. Or c'est un des présupposés de ces peines planchers». D'après les travaux de ce chercheur sur des cohortes de détenus condamnés deux fois en moins de cinq ans, le taux de récidive tend parfois même à augmenter quand la peine pr