Chambéry
envoyé spécial
D'une phrase, le procureur a dédouané les pompiers de Chambéry, confrontés depuis lundi à une première judiciaire: un procès pour homicide involontaire, après une intervention sur un incendie. Mâchoires serrées au fond de la salle, les sapeurs ont apprécié. Leur Service d'incendie et de secours (Sdis) comparaît devant le tribunal correctionnel, pour des négligences présumées ayant causé le décès de deux jeunes gens en 2002. Le parquet les a rassurés hier en requérant la relaxe.
Delphine et Jonathan (19 et 17 ans) habitaient au troisième étage d'un immeuble moyenâgeux, dans le vieux Chambéry. Ce 1er janvier 2002, ils se reposaient du réveillon de la veille, lorsque les voisins du dessous ont allumé des bougies scintillantes dans leur sapin. L'une d'elles aurait généré des flammèches, transformant l'arbre en torche. Multipliant les réflexes désastreux, le propriétaire a couché l'arbre au sol, puis ouvert une fenêtre, avant de fuir en laissant derrière lui la porte de l'appartement ouverte. Fumées et flammes se sont engouffrées dans la cage d'escalier. L'une de ses amies a téléphoné aux pompiers. Mais en se trompant d'étage. Elle a indiqué le 3e étage, alors qu'ils se trouvaient au 2e. Confusion dramatique, de l'avis des parties civiles.
Dans l'appartement d'au-dessus, Jonathan et Delphine ont également appelé les pompiers, deux minutes après le premier appel. «Au secours, il y a le feu. On est enfumés de partout. Dépêchez-vous.» Mais ils dis