Suppression du décret de grâce du 14 Juillet, future loi sur les prisons, Rachida Dati, la garde des Sceaux, s'explique dans Libération sur ses choix en matière de politique pénitentiaire.
La suppression de la grâce du 14 juillet prive d'une soupape pour désengorger les prisons. Vous dites que vous comptez compenser par des aménagements de peines, pouvez-vous être plus précise ?
Dès le 27 juin, j'ai adressé aux juridictions une circulaire pour favoriser les aménagements de peine. Je souhaite que soient développés tous les aménagements de toutes les peines et le placement sous bracelet électronique. En un an, les mesures d'aménagements de peine comme la semi-liberté, les libérations conditionnelles, les placements extérieurs, ont augmenté de 28 %. Le nombre de personnes placées sous bracelet électronique a augmenté de 59 %. Dorénavant, les juridictions feront le point sur cette politique tous les six mois.
Mais la grâce présidentielle entraînait la libération de 3 000 à 3 500 détenus. Les aménagements de peine vont-ils les compenser ?
La grâce présidentielle collective n'incite pas au projet de réinsertion. Il est souhaitable, pour les détenus comme pour la société, que les détenus sortent avec un accompagnement approprié plutôt que par l'effet automatique d'une grâce collective du président de la République. Je rappelle que les sorties «sèches» favorisent la récidive.
Votre objectif est de mettre moins de gens en prison ?
La politique pénale du gouvern