La question des expulsions d'étrangers sur les vols Air France a occupé une bonne partie de l'Assemblée générale des actionnaires de la compagnie, hier. Les organisations syndicales réclamaient l'arrêt de l'utilisation des avions du groupe pour les reconduites de sans-papiers vers leur pays d'origine. Le président d'Air France, Jean-Cyril Spinetta a botté en touche : «Je pense que les compagnies aériennes doivent normalement, lorsque l'Etat le demande et lorsque les procédures ont été accomplies, prêter leurs concours à l'exécution de ces décisions.» Une seule exception : «Lorsque nous estimons que la sécurité des biens et des personnes pourrait être mise en cause [si l'étranger ou les passagers s'opposent à l'expulsion, ndlr], il y a nécessité pour l'entreprise d'assumer ses responsabilités.» Dans ce cas, c'est au «commandant et responsable», et au président de l'entreprise, que revient la responsabilité de retarder le décollage. A titre d'exemple, Spinetta a cité la décision prise en 1998 par Air France d'interrompre les reconduites vers le Mali. «Air France a repris ces vols de rapatriement une fois que le gouvernement a décidé de renforcer les escortes.» Interpellés par un représentant CGT, les actionnaires n'ont pas souhaité se prononcer.
A l'issue de cette Assemblée générale, Pascal Zadikian, représentant CGT des salariés au conseil d'administration, s'est dit plutôt satisfait, tout en regrettant le manque d'«ouverture