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Sous la «devise républicaine», Française «sans fracture»

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Ses parents sont arrivés, enfants, d'Algérie. Noria, 28 ans, ne se sent pas déchirée entre sa culture arabe et son «rapport intime» à la France.
publié le 19 juillet 2007 à 8h51

Elle n'en tire «ni gloire, ni honte». Noria Belgherri est française, point. Elle ajoute : «Mes parents m'ont transmis une culture arabo-musulmane. Mais il n'y a pas de fracture en moi qui me rendrait schizophrène, avec chaque partie antagoniste de l'autre.» Pourtant, dit-elle, «on m'inclut dans la catégorie immigré ». Son teint mat, ses cheveux noirs ? «A partir de mon faciès, on va présumer que je ne suis pas française, ou moins.»

Ses parents ? «Ils sont ici chez eux.» Aucun n'a la nationalité française. Son père est arrivé à 13 ans d'Algérie et s'est retrouvé dans le bidonville de Nanterre, qu'il a ensuite quitté pour un HLM aux Bosquets, à Montfermeil (Seine-Saint-Denis). Il fut ouvrier dans la plomberie, puis manutentionnaire. Sa mère avait 10 ans quand elle a rejoint sa famille en France. Elle est assistante maternelle. Noria explique que ses parents «pensent que leur voix ne compte pas». Son père ne s'est jamais plaint des heures d'attente dans les files réservées aux étrangers à la préfecture, qui mettent Noria hors d'elle. A la maison, on parlait français. Alors Noria comprend l'arabe, mais ne sait pas le parler. Elle n'est allée que trois fois en Algérie, dont deux avec ses parents. Le dernier voyage, c'était avec une amie, d'origine algérienne, «pour découvrir le pays».

Définition. Noria a 28 ans, elle cherche du travail dans l'action sociale et a déjà travaillé quatre ans dans une association d'insertion. Elle