Toute la semaine, Libération et le magazine Fumigène sont en reportage dans des quartiers populaires, deux mois après l'élection de Nicolas Sarkozy à l'Elysée.
Amar Henni, 45 ans, l'avoue sans détour. Le 10 juin, au soir du premier tour des législatives, le candidat du PCF, soutenu par les collectifs antilibéraux dans la 9e circonscription de l'Essonne, a pris «une gifle» quand il a découvert son score : 2,40 %. «Ce qui m'intéresse, c'est de permettre aux gens de vivre mieux. Je veux construire. J'ai dit ça pendant la campagne, je n'ai pas convaincu. J'ai été tenté de claquer la porte comme Jospin.J'ai compris sa réaction. J'ai failli céder aux sirènes de l'individualisme, que je combats en me disant c'est leur vie, pas la mienne .»
Jardinières. La pugnacité a repris le dessus chez cet éducateur de rue qui s'est dévoué depuis plus de vingt ans dans les cités les plus dures de l'Essonne, avant de former d'autres travailleurs sociaux. Même quand il traverse la Nationale 7 sous des trombes d'eau, ce conseiller municipal de Ris-Orangis continue de ferrailler contre la mairie PS en désignant des jardinières de fleurs : «Ici, on gagne des prix de villes fleuries mais on laisse des gens dormir dans les caves.» Ris-Orangis, 25 000 habitants, compte 30 % de logements sociaux, une zone urbaine sensible (ZUS) et un maire socialiste Thierry Mendon, qui n'a pas réussi à détrôner le député UMP, Georges Tron.
De l'autre côté de l'avenue, il y a le Ra