«Moi l'autonomie, je ne la réclamais pas, nous fonctionnions plutôt bien jusqu'ici.» : Camille Galap préside l'université du Havre, l'une des plus petites de France avec 6 500 étudiants. Il comprend que de plus grands établissements aspirent à l'autonomie «mais il ne faudrait pas pour autant qu'on se retrouve lâchés dans la nature et que l'Etat se désengage». La loi sur «les libertés des universités» modifie sensiblement le rôle des présidents.
Désormais élus par le conseil d'administration pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois, ils disposeront de pouvoirs renforcés. Ils auront un droit de veto sur les nominations, pourront attribuer des primes au mérite, embaucher des CDD, engager des enseignants-chercheurs dans le cadre d'une procédure simplifiée. Surtout ils pourront gérer leur budget global, y compris les salaires jusqu'ici alloués par l'Etat, ainsi que le patrimoine immobilier.
Certains présidents d'universités, généralement les plus grandes, se voient déjà en managers, à la tête d'un budget démultiplié, faisant venir les meilleurs chercheurs avec la promesse de salaires «internationaux», cherchant des mécènes, créant des fondations. D'autres sont résignés à jongler avec des moyens modestes, avec la crainte de devenirdes dirigeants d'universités de second rang à qui on supprimerait les troisièmes cycles.
Sans complexes. «C'est impossible», tranche Camille Galap. Avec ses onze labos de reche