Chinon envoyé spécial
Tout le monde voudrait bien la signer. Mais personne ne l’a vue. La pétition d’indignation et de soutien à la famille Courjault contre le livre de Mazarine Pingeot, c’est l’arlésienne de Chinon (Indre-et-Loire). On l’a lue dans le journal local, on en a entendu parler dans les médias, mais on ne l’a jamais touchée des doigts. Pas plus au tabac, qu’à la boucherie chevaline, ni dans la rue.
Pas de pétition, pas plus d’initiateurs. Ceux qui l’ont lancée font la sourde oreille. Dans un premier temps, Marie-Françoise Canal fait dire qu’elle est «partie en vacances» pour se reposer. Les journalistes l’ont épuisée. Finalement, de sa boutique de vin à l’entrée de la ville, elle répond qu’elle a fait ça pour «laisser ces gens un peu tranquilles». Ces gens : le père et les enfants Courjault. Marie-Françoise Canal affirme qu’elle aurait réussi à collecter 200 signatures de soutien à la famille.
Derrière Mme Canal se profile l’ombre de Geneviève Courjault, la grand-mère paternelle. Tout «étonnée» de l’ampleur médiatique que prend ce mouvement. Selon elle, la pétition est une démarche «spontanée» dont elle n’est «absolument pas à l’initiative». Elle l’a tout de même acceptée de bon cœur, ça l’a touchée. Déjà, en juin, après avoir lu dans un magazine que Mazarine s’était «inspirée» de l’affaire pour son roman, elle s’était fendue d’une lettre à l’éditeur pour lui dire son fait. Elle précise n’avoir jamais réclamé l’interdiction du livre. Elle trouve la façon de faire de