Il y a une vingtaine de généralistes pour près de 23 000 habitants à Hérouville-Saint-Clair, dans la banlieue de Caen (Calvados). Parmi eux, le docteur Burbot, lunettes rondes et blague facile : vingt-et-un ans qu’il reçoit dans son cabinet du quartier des Belles-portes, en plein cœur de la zone urbaine sensible (ZUS), et l’impression que toute la ville l’a choisi comme médecin traitant. Lui n’était «pas spécialement Ségolène. Pas non plus Sarkozy. C’est un bon acteur, il a une présentation franche, droit dans les yeux, on peut avoir l’impression que c’est quelqu’un avec qui on peut parler. Alors qu’avec Ségolène, ça semblait plus élaboré. Un Sarkozy, tout le monde comprend ce qu’il dit. Mais maintenant il est là, alors on verra ce que ça donne».
Filets de sauvetage. Tandis que le médecin considère que «la santé est sûrement une priorité du Président, parmi d’autres», le citoyen s’inquiète de la situation de ses patients sans-papiers : «Le candidat avait le projet d’interdire les soins de santé aux clandestins. La préfecture refuse déjà les permis de séjour à des clandestins porteurs de maladies. Heureusement, il y a des filets de sauvetage : grâce aux services sociaux, à l’hôpital, à la bonne volonté de la cellule secours de la Sécurité sociale, ils se retrouvent avec des soins de très bonne qualité comme on a en France. Mais à côté de ça, ils peuvent très bien se retrouver à la rue. Je pense à un diabétique sans papiers arrivé il y a six ans à Hérouville. D’un côté, il béné