Le 6 juillet au matin, une dizaine d'inspecteurs des douanes de Rouen ont débarqué dans les locaux du musée du D-Day d'Omaha Beach, à Vierville (Calvados). Ils venaient faire un contrôle de routine sur la légalité des armes exposées par le propriétaire et animateur des lieux, Michel Brissard. Ce sexagénaire, retraité de la métallurgie, a repris en 1999 ce modeste établissement de 300 m2 niché dans un ancien bâtiment de l'armée américaine, coincé entre le cimetière américain et la Pointe du Raz, à deux pas des plages du débarquement. Il veut faire revivre ce lieu de mémoire un peu à l'abandon et prépare un projet d'extension sur 3 000 m2.
«Sans culasse». «J'ai montré mon livre de police aux douaniers, il est établi dans les règles, explique Michel Brissard. Mais ils n'en n'ont pas tenu compte.» Au contraire, les douaniers saisissent une mitrailleuse («sans culasse», précise Michel Brissard), un canon de 57 mm, des munitions dont des obus de mortier. Puis ils repartent «toutes sirènes hurlantes», poursuit le conservateur amateur. Direction : son domicile, à Nogent-le-Rotrou dans l'Eure-et-Loire.
Et là, la prise est de taille. Car Michel Brissard entrepose chez lui nombre de pièces qu'il a l'intention de transférer dans le musée, lorsque l'extension sera achevée. En attendant, les douaniers se ruent : canons et mitrailleuses, un lance-flammes, deux bazookas, un lance-grenades, des projectiles, des explosifs, dont trente obus et une énorme