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Disparition

Jean-Marie Lustiger, mort d'un cardinal d'action

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L'ancien évêque de Paris est décédé hier à l'âge de 80 ans.
publié le 6 août 2007 à 9h03

Il y a eu beaucoup de critiques émises sur Mgr Lustiger, mais je n’ai jamais vu autant de gens se presser pour voir un responsable catholique. Des hommes politiques, des syndicalistes, des gens de lettres. Il exerçait une grande séduction, une grande attraction, sans doute parce qu’il avait une parole forte.» Ainsi parle Henri Madelin, jésuite et ancien rédacteur en chef de la revue Etudes, à propos du cardinal Lustiger, décédé hier à Paris à l’âge de 80 ans.

Soins palliatifs. L'ancien évêque de Paris, de 1981 à 2005, est mort à la maison médicale Jeanne-Garnier (XVe arrondissement), un établissement de soins palliatifs où il avait été admis le 23 avril. En octobre 2006, il avait lui-même annoncé aux prêtres et diacres de Paris qu'il était atteint d'«une maladie grave dont le traitement a commencé». Sa mort a été annoncée vers 20 heures à l'issue de la messe du dimanche soir à Saint-Germain-des-Prés.

Au sein de l'église catholique, cet évêque atypique a tracé un chemin original. Entraînant dans son sillage ceux que son exceptionnelle personnalité séduisait - une génération d'évêques est sortie de son sérail - bousculant les autres sans trop d'égards. «Il tenait la place de dix évêques à la fois, poursuit Henri Madelin. Il a heurté l'épiscopat français par ce qui apparaissait comme de la prétention. En réalité, il avait une autre culture que celle de la majorité des évêques, nourrie d'histoire, de sciences sociale