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Libération

Des papiers pour les «1000 de Cachan»

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La plupart des squatteurs ont été régularisés, mais les problèmes de relogement persistent.
publié le 18 août 2007 à 9h14

Du bâtiment F de la résidence universitaire de Cachan, il ne reste plus rien, sinon les quelques marches qui menaient à cet immeuble de cinq étages. Rien qu'un trou béant au milieu de deux nouveaux édifices de cette cité étudiante de 1 400 chambres. Les rares étudiants de l'Ecole normale supérieure présents cet été ont du mal à se rappeler que là, de 2002 à 2006, se trouvait le plus grand squat de France, avec 800 habitants : des familles venues de Côte-d'Ivoire, du Mali, du Maghreb ou d'Europe de l'Est.

Plus de la moitié avait un titre de séjour, un travail, mais pas de logement. L'autre, sans papiers, demandeurs d'asile ou candidats au rêve occidental, espérait une régularisation. «C'était l'image réduite de l'immigration en Europe», résume Fidèle Nitiéma, un des délégués des «1 000 de Cachan», ainsi qu'ils s'étaient baptisés.

Le Crous, propriétaire, avait d'autres projets pour le F. Le bâtiment aurait dû être détruit dès 2000, avant la construction de nouvelles résidences, mais il l'avait laissé en l'état, le temps de reloger les étudiants. En 2002, certains en profitent pour repasser leurs logements vides à des membres de leurs familles. En 2004, un arrêté d'expulsion est ordonné, le Crous négocie encore avec «les 1000» mais, devant la demande de régularisation des sans-papiers, il capitule.

Le 17 août 2006 à 9 heures, le préfet du Val-de-Marne envoie huit compagnies de CRS (640 hommes) et 200 policiers pour expulser les occupants des 300 chambres : 508 personnes