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«Apporter une présence humaine»

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Une soixantaine de bénévoles se relaient auprès des jeûneurs.
publié le 20 août 2007 à 9h15

Dimanche, 9 h 30, la relève arrive au quartier général des soutiens aux sans-papiers de Lille. Caroline, la coordinatrice, donne les nouvelles de la nuit. Café et cendrier plein devant elle, elle tient à jour les cahiers, où sont inscrits les déplacements des grévistes de la faim : «Il faudrait aller voir Cissé ; au téléphone, il n'allait pas très bien.»«A part ça, il n'y a personne d'autre hospitalisé cette nuit ?», demande Mathilde. RAS.

D'après le point quotidien, six sont toujours au CHR de Lille, trois en urologie, deux en néphrologie, un en cardiologie. Dans les hôpitaux d'Armentières et de Seclin, ils sont vingt à avoir été admis depuis le 4 août. Caroline gère aussi le planning de présence des bénévoles dans les campements improvisés devant les hôpitaux : «On essaye que les soutiens soient toujours au minimum deux, surtout la nuit.»

Au mur, les contacts des volontaires, une liste de 67 noms. Xavier et Mathilde s'apprêtent à partir pour Tourcoing, le coffre de la voiture plein de packs d'eau et de couvertures. Ils sont des militants expérimentés, déjà présents lors de la grève de la faim de 2004. «Il y a un noyau dur, observent-ils. Mais on a vu arriver une nouvelle vague après le mouvement anti-CPE.» Ils donnent des conseils à ceux qui arrivent : «Notre rôle, c'est d'assurer une présence humaine, pas d'être des plantons à côté d'eux. Il faut veiller à ce que les policiers, les médecins s'adressent aux sans-papiers et non pas à nous