Dominique de Villepin est convoqué le 13 septembre par les juges d'instruction en charge du dossier Clearstream, Jean-Marie d'Huy et Henri Pons. Plus qu'une nouvelle péripétie judiciaire, c'est un véritable tournant procédural de l'affaire. L'ancien Premier ministre, mis en examen en juillet pour dénonciation calomnieuse, avait alors refusé de s'exprimer avant d'avoir pu prendre connaissance du tentaculaire dossier Clearstream. Il est depuis tenté de maintenir son mutisme en affirmant avoir toujours agi en tant que ministre (des Affaires étrangères puis de l'Intérieur), non pas en rival politique de Nicolas Sarkozy.
Il relèverait alors de la Cour de justice de la République (composée de parlementaires), seule habilitée à poursuivre les ministres dans l'exercice de leurs fonctions. Hervé Mariton, l'un des rares derniers députés villepinistes, a déjà donné le ton : «Il a agi dans l'intérêt de la France. Ce qu'il a fait, il l'a fait comme ministre. La constitution est claire : la CJR est compétente.»
Sept fois. Ce rebondissement est lié aux dernières révélations de Jean-Louis Gergorin, ancien vice-président d'EADS, corbeau de l'affaire Clearstream, qui, après exhumation informatique des notes du général Rondot, s'estime délié de son devoir de protection de la chiraquie. Dans sa dernière audition, Gergorin affirme avoir rencontré Villepin à sept reprises, toujours sur «instruction du président de la République», notamment en vue de remettre au juge Van Ruymbek