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Libération

L'affaire Borrel se concrétise avec deux renvois en correctionnelle

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Deux proches du président de Djibouti sont accusés de «subornation de témoin».
publié le 28 août 2007 à 9h23

Après douze années de procédures tourmentées qui ont suivi l'assassinat du juge français Bernard Borrel en 1995 à Djibouti, le dossier se concrétise enfin.

Deux proches du président de la République de Djibouti, ­Ismaël Omar Guelleh, dit I.O.G., sont renvoyés devant le tribunal correctionnel de Versailles par une ordonnance du juge d'instruction Magali Tabareau, en date du 20 août, et rendue publique hier. L'implication de ces deux personnalités - un haut magistrat et un haut fonctionnaire - renforce encore les soupçons qui pèsent sur l'actuel chef de l'Etat de ce petit pays d'Afrique où la France a de grands intérêts.

Le renvoi en correctionnel vise le procureur général de Djibouti, Djama Souleiman Ali et le chef des services secrets du pays, Hassan Saïd Khaireh. Ils sont tous deux mis en examen pour «subornation de témoin». Deux autres personnalités, françaises, impliquées en tant que «témoins assistés», dont la juge d'instruction parisienne Marie-Paule Moracchini, bénéficient d'un non lieu.

Une troisième personnalité fait une apparition inattendue dans cette affaire aux multiples ramifications : Arnaud Montebourg, mais, lui, en tant que partie civile aux côtés d'Elisabeth Borrel, veuve du juge (lire encadré).

Il faut remonter à la nuit du 18 au 19 octobre 1995, date de l'assassinat de Bernard Borrel, dont le corps a été retrouvé calciné dans un ravin à 90 kilomètres de la capitale de Djibouti. Cette même nuit, une discussion aurait été engagée dans le jardin du