Lille de notre correspondante
Ce devait être une sortie de crise, mais ça ressemble à l’inverse. A Lille, hier soir, les 5 sans-papiers grévistes de la faim ont voté le maintien de la grève. Ils ont demandé au Mrap et la Ligue des droits de l’homme de retourner négocier avec le préfet. Ils réclament que tous les grévistes soient pris en compte. Toute la journée, les associations étaient allées à la rencontre des 14 grévistes de la faim concernés par la proposition d’«examen bienveillant» de leur dossier par la préfecture, pour leur remettre la lettre du préfet qui leur demande de s’engager à cesser la grève. Quatorze sans-papiers, anciens grévistes, doivent aussi recevoir le courrier du préfet. Les associations devaient approcher aussi la trentaine qui ont été exclus d’office par le préfet (deux concernés par des poursuites pénales, huit qui ne vivent pas dans le Nord, une vingtaine qui ont déposé une demande d’asile), et même tenter de joindre par téléphone les treize qui ont été expulsés vers la Guinée et l’Algérie : le Comité des sans-papiers (CSP 59) affirme vouloir recueillir l’avis de tous.
La décision de poursuivre la grève a été prise hier soir après une longue réunion de trois heures. «Certains, par désespoir, souhaitent arrêter ; d’autres, en colère, souhaitent continuer», indique Saïd Bouamama, un des porte-parole du CSP 59. Il estime que le préfet «ne veut pas une sortie de crise, mais une capitulation des grévistes». Il l’accuse : «Il dévitalise ses propositions,