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Libération

Des jours moins sombres pour les roms des bidonvilles

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Hier, un camp a été évacué dans le calme près de Lyon. Pour les familles, l'entrée de la Roumanie dans l'UE ouvre des perspectives nouvelles.
publié le 29 août 2007 à 9h24

Lyon

de notre correspondant

Les gendarmes mobiles sont arrivés de nuit pour encercler, hier vers 5 h 15, le bidonville de Vénissieux qu'ils devaient évacuer. Les familles sont sorties des baraques en bois qui formaient des ruelles sur ce terrain adossé au périphérique de Lyon. Jusque là rien d'inhabituel pour cette agglomération où les roms migrent de campement en campement, de squats en gourbis, au rythme des décisions judiciaires, depuis 2000. Quelque chose pourtant semble avoir changé. Comme à l'habitude, l'interprète a demandé par mégaphone aux familles de rassembler leurs affaires, puis de se mettre en rang vers la sortie, où un bus les attendait. Mais les forces de l'ordre sont restées calmes, presque polies. Ces dernières années, le peu de biens appartenant aux roms passait à la broyeuse lors de ces opération.

Mois d'hésitation. De leur côté, les familles semblaient moins apeurées que d'ordinaire. L'habitude de ces expulsions au petit matin ? Pas seulement. A écouter les associations qui travaillent auprès d'elles, il semble que l'entrée progressive de la Roumanie dans l'Union européenne commence à produire ses effets. Après quelques mois d'hésitation, les roms réalisent qu'une alternative existe. L'avenir ne se réduit plus à tenir le plus longtemps possible sur des bidonvilles. Depuis le 1er janvier 2007, les Roumains ont la possibilité de se déplacer presque librement en Europe. Durant une période transitoire de deux ans, ils gardent un statut de tourist