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«On a le droit de travailler à Saint-Denis»

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Victime de plusieurs agressions depuis l'ouverture de son Franprix dans la cité du Franc-Moisin, Mahmed Abderrahmen était reçu ce matin place Beauvau.
par Marie PIQUEMAL
publié le 30 août 2007 à 7h00

«Mon magasin ne fermera pas. J'ai encore du courage. On a le droit de travailler à Saint-Denis.» Agressé trois fois en deux mois, Mahmed Abderrahmen, patron d'un Franprix de Saint-Denis a été reçu en fin de matinée place Beauvau.«Michelle Alliot-Marie n'était pas là. Mais son équipe m'a dit qu'elle fera tout ce qu'elle peut pour que la France reste un Etat de droit» a-t-il précisé en sortant de sa poche la carte de visite du directeur de cabinet. «Beaucoup de gens subissent des agressions comme moi, mais ne parlent pas. (…) Moi, je parle depuis que je suis né. Quand je vois quelqu'un qui est agressé dans la rue, je vais l'aider.»

Le 6 juin dernier, Mahmed Abderrahmen décide d'ouvrir une supérette dans la cité réputée sensible du Franc-Moisin, à Saint-Denis, dans la banlieue parisienne. Avant lui, plusieurs commerçants avaient mis la clef sous la porte, victimes d'intimidation et de violence. « Mon prédécesseur s'est sauvé, les voyous l'ont ruiné à force de vols. Moi, j'ai toujours dit que je ne me laisserai pas faire ».

Mais très vite les agressions et tentatives de racket se multiplient. Il se décide alors à parler. Le 19 juillet dernier, il interpelle la ministre de l'Intérieur, en visite dans le quartier, qui lui promet de revenir. « Elle reviendra le voir. Elle me l'a encore dit ce matin au téléphone », précise son directeur de cabinet.

Au ministère de l'Intérieur ce matin, on assure que « les moyens de sécurité » seront renforcé