La loi sur la récidive, votée en juillet fait déjà parler d'elle. de façon inhabituelle. Mardi l'Est républicain rapportait les propos du vice-procureur de Nancy qui, en prenant ses réquisitions à l'encontre d'un dealer, aurait dit: «Je ne requerrai pas cette peine plancher de quatre ans car les magistrats ne sont pas les instruments du pouvoir. Ce n'est pas parce qu'un texte sort qu'il doit être appliqué sans discernement.»
Hier, à la chancellerie le sang du directeur des services judiciaires - vraisemblablement sur instruction de sa ministre - ne fait qu'un tour. Le magistrat nancéien, Philippe Nativel, adhérent de l'Union syndicale des magistrats, est convoqué pour le jour même place Vendôme. «Le directeur des services judiciaires a demandé à ce magistrat de venir à la chancellerie pour savoir s'il avait tenu ou non les propos qui lui sont prêtés dans la presse», explique Guillaume Didier, le porte-parole du ministère. Mais le représentant du parquet dément avoir tenu ces propos. Il a produit une lettre du président du tribunal correctionnel de Nancy confirmant sa version des faits. Hier, les magistrats de ce tribunal, ainsi que ceux de la cour d'appel réunis à l'initiative de l'USM mais aussi du Syndicat de la magistrature (SM), ont rappelé «le principe fondamental de la liberté de parole à l'audience des magistrats du parquet».
Quelle leçon tirer de l'épisode ? Pour Bruno Thouzelier, le président de l'USM «cette convocation témoigne d