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Libération

Une «pupille de la Nation» incitée à prouver sa nationalité

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par Mourad Guichard, à Orléans
publié le 30 août 2007 à 7h00

On doit à Jean Zay, né en 1904 d'un père juif alsacien ayant choisi la France en 1871, la scolarité obligatoire jusqu'à 14 ans, la création des Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (CROUS), mais aussi l'École nationale d'administration (ENA), le Festival de Cannes ou encore le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). La carrière de cet avocat orléanais quadragénaire et ancien ministre du Front populaire aurait sans doute été longue et brillante si, le 20 juin 1944, la milice française ne l'avait assassiné. Le résistant Zay laissera une femme et deux filles, dont Hélène la cadette.Aujourd'hui, cette dernière circule avec une carte d'identité «un peu fatiguée» dont elle se satisfait «en signe de protestation». Confrontée,
fin 1998, à la nécessité d'obtenir un certificat de nationalité pour son fils, Hélène, professeur des Universités en retraite, avait dû justifier de
sa propre nationalité auprès du tribunal d'instance d'Orléans. «Quand je m'y suis présentée avec les pièces requises, je me suis entendu dire qu'étant née au Maroc ma nationalité était à prouver», confie-t-elle à Libération.

La personne au guichet du tribunal lui avait donc demandé de se tourner vers Nantes, où se trouve le bureau des Français nés à l'étranger, pour obtenir, dans un délai de trois mois minimum, une attestation prouvant sa nationalité française. Hélène proteste et demande à voir un responsable qui fini par céder. «Embarrassé, il a accepté que la