Colmar
envoyé spécial
En janvier 2006, Emmanuel Rist, un agent de sécurité de 36 ans fin connaisseur du IIIe Reich, était mis en examen pour la profanation de 127 tombes du cimetière juif d'Herrlisheim (Haut-Rhin), souillées de slogans néonazis au printemps 2004. L'affaire sera jugée à partir du 10 septembre. «On a dévidé une bonne partie de la pelote, mais il reste du fil», commentait à l'époque le procureur de la République de Colmar, Pascal Schultz.
Gravière. Suivant ce «fil», les gendarmes de la section de recherches de Strasbourg ont discrètement exhumé une affaire de meurtre non élucidée.
Mardi, Emmanuel Rist a été extrait de sa cellule et placé en garde à vue dans l'enquête sur la mort de Mohamed Madsini, 41 ans. Ce marchand de tapis ambulant de nationalité marocaine avait été abattu en pleine rue d'une balle de calibre 7,65 mm, le 22 mai 2001, à Gundolsheim (Haut-Rhin). Le suspect n'a pas tardé à reconnaître son implication. Hier, un juge d'instruction l'a mis en examen pour «assassinat». «La version qu'il donne le sert», indique Pascal Schultz. Il y est question d'une «altercation qui a mal tourné entre un automobiliste [Rist, ndlr] et un piéton». Après quelques invectives, Rist se saisit d'un vieux pistolet automatique de manufacture allemande rangé dans la boîte à gants de son véhicule et tire.
«Quelque temps après», il se débarrasse de l'arme en la jetant dans une gravière, vers laquelle il a mené les gendarmes.