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Les magistrats ne ménagent pas Dati

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La convocation d'un vice-procureur à la chancellerie ne passe toujours pas. Et les principaux syndicats le lui font bien sentir.
par Marie PIQUEMAL
publié le 31 août 2007 à 7h00

Rachida Dati énerve la magistrature, et celle-ci le lui rend bien. Deux affaires récentes traduisent le niveau de tension élevé entre la ministre de la Justice et les magistrats. Première en date, la convocation à Paris du vice-procureur de Nancy. Ce dernier aurait critiqué la loi sur la récidive lors d'une audience, lundi. Des propos, rapportés mardi dans la presse locale, mais que dément l'intéressé.

Cette convocation, fait exceptionnel, a été voulu par Rachida Dati. «C'est Kafkaien. On lui demande de s'expliquer sur des propos qu'il n'a pas tenu. La ministre a fait preuve d'un fort autoritarisme. Du jamais vu», s'indigne Bruno Thouzellier président de l'Union syndicale des magistrats (majoritaire). Il dénonce «le faux pas inquiétant» de la nouvelle Garde des sceaux. «C'est une méthode de gestion atypique plus proche du fonctionnement du ministère de l'intérieur que de la justice.»

Encore plus remontée, Laure Mollaret, vice-présidente du syndicat de la magistrature (gauche), constate avec amertume la

«politique mise en oeuvre par la chancellerie qui tend à intimider les magistrats. Ils subissent des pressions informelles visant à encadrer leur liberté de parole.»

Mais, pour elle, cette attitude n'a rien de surprenant.

«Dans un gouvernement qui affiche des valeurs de rupture, Rachida Dati, elle, se situe pleinement dans la continuité. Avant elle, Dominique Perben et Pascal Clément essayaient eux aussi d'avoir une emprise sur le